Aristocrates du dividende : Éliminer les titres ayant coupé leur dividende ?

Aristocrates du dividende : Éliminer les titres ayant coupé leur dividende ?

Bonjour,

Cette semaine, je continue ma réflexion sur la création de mon Screener Aristocrates du dividende.
Instinctivement, et compte tenu de l’objectif du portefeuille (investissement dans des sociétés qui augmentent ou au moins n’ont pas baissé leurs dividendes depuis 10 ans pour les sociétés Françaises et 25 ans pour les sociétés américaines), il me paraissait bon d’éliminer toute société qui couperait ou diminuerait son dividende sur la période considérée.

Le problème est qu’en partant de ce principe et principalement car la crise de 2008 a obligé un certain nombre de sociétés à ne pas verser de dividende, je devrais éliminer de ma liste des valeurs qui me paraissent de qualité comme Michelin ou Axa.
Heureusement, 2008 étant loin à présent, cette période va sortir du screener et à l’inverse va sans doute rendre éligibles un certain nombre de titres qui avait coupé leurs dividendes durant cette période.

Et puis finalement, en réfléchissant un peu, je me demande « est-ce si grave de couper ou diminuer ses dividendes ? »
Ne serait-ce pas plutôt un signe de bonne gestion ou de sagesse de la part des dirigeants ?
Au final, ne faudrait t’il pas constituer un portefeuille des « Aristocrates déchus » qui contiendrait toutes les sociétés ayant versé depuis des années des dividendes et les auraient coupés suite à un contexte défavorable ?
Cela montrerait que les dirigeants mettent toute leur attention et les priorités sur l’entreprise et non sur les actionnaires …
La coupure du dividende entraînant généralement la baisse du cours, cela pourrait être un point d’entré intéressant (cela s’apparentrait à la catégorie des « sociétés en redressement » évoqué dans le livre de Peter Lynch « Et si vous en saviez assez pour gagner en bourse » avec un fort potentiel de hausse.
Ou au contraire, doit t’on considérer qu’une société qui coupe ses dividendes est une société qui a loupé un virage, qui n’a pas su anticiper et faire le nécessaire pour trouver des relais de croissance et pérenniser son développement ?

De prime abord, la règle de gestion « La société qui coupe ou diminue son dividende doit sortir du portefeuille », ne me parait pas si évidente que ça.

Je serais tenté de dire qu’elle doit faire parti des éléments à surveiller mais qu’elle ne doit pas à elle seule être un critère d’élimination du titre.
D’un autre côté, prétendre que l’on gère un portefeuille d’aristocrates du dividende en se permettant de conserver des titres ayant coupé leur dividendes devient juste hilarant ! 🙂

Je suis curieux d’avoir votre point de vue sur le sujet.
Et comme à l’accoutumé, si vous avez des idées, je suis preneur …

5 réflexions sur « Aristocrates du dividende : Éliminer les titres ayant coupé leur dividende ? »

  1. Bonjour Yvan,

    Vous avez écrit : « De prime abord, la règle de gestion « La société qui coupe ou diminue son dividende doit sortir du portefeuille », ne me parait pas si évidente que ça. »

    Il est important d’analyser le contexte de la baisse / surpression du dividende. Si une société agit seule, de façon isolée, il y a fort à parier que cela soit du à des difficultés qui lui sont propres (cf. General Electric). Dans ce cas, je pense qu’il est nécessaire d’envisager une sortie du portefeuille.
    Par contre, en situation de crise financière, il est normal que certaines sociétés particulièrement exposées (bancaires, cycliques, …) puissent être amenés à réduire leurs retours aux actionnaires. Dans ce cas, baisse du cours aidant, il peut effectivement s’agir de belles occasions d’achat / renforcement.

    1. Bonjour le petit actionnaire,
      Votre remarque est intéressante et il faut toujours essayer de prendre sa décision en prenant en compte le maximum d’informations.
      Mais on pourrait également penser que si le portefeuille est constitué d’aristocrates, le filtre d’une crise financière majeure permettra justement de ne conserver que les meilleurs.
      Par exemple, il y a eu beaucoup de sociétés qui ont baissé leur dividende en 2008.
      Et pourtant, cette même année, de très belles valeurs ont augmenté leur dividende ou ne les ont pas diminué.
      C’est donc plus un choix de stratégie à mettre en place au niveau de la gestion de son portefeuille.

  2. « Par exemple, il y a eu beaucoup de sociétés qui ont baissé leur dividende en 2008.
    Et pourtant, cette même année, de très belles valeurs ont augmenté leur dividende ou ne les ont pas diminué. »
    Certes. Dans ce cas là il est tout à fait envisageable de renforcer ces valeurs en question. Un dividende en hausse couplé à un prix bas, le tout sur une belle valeur, il faudrait être fou pour ne pas y aller.

    Pour ce qui est des valeurs qui diminueraient leur dividende, c’est au final un point de vue propre à chacun. Je vous avoue d’ailleurs que le miens n’est pas arrêté pour le moment. Je pense que je ferais vraiment du cas par cas.

    Cordialement.

    1. Bonjour,
      Je vous rejoins totalement, il est difficile d’avoir des certitudes dans le domaine de la bourse.
      Après avoir rédigé ma réponse, je me suis dit que Casino Guichard était une « très belle valeur » qui n’a pas diminué son dividende en 2008 (elle l’a même augmentée) et pourtant nous connaissons la suite de l’histoire …
      En fait, je crois qu’il est surtout important d’apprendre à avoir tord régulièrement en bourse 🙂
      Je viens de terminer de lire le livre « Et si vous en saviez assez pour gagner en bourse » de Peter Lynch.
      Bien que cet homme eut été l’un des plus grands gestionnaires de fond, il avoue s’être très souvent trompé sur le choix de ses actions.
      Comme quoi nous avons de la marge 🙂
      Bon dimanche
      Cordialement

  3. Bonjour,

    C’est bien pour cela qu’il ne faut jamais acheter une société sur le seul critère du dividende. Il est absolument nécessaire d’explorer le business ainsi que le domaine d’activité. D’une part pour comprendre ce que fait a société, mais aussi pour se faire une idée de la pérennité de l’ensemble.

    Pour ce qui est de faire de erreurs, il n’y a rien de plus normal. Nous sommes pas des machines, et encore moins des voyants extra-lucide. Le tout est de ne pas commettre trop d’erreurs (ou entouré cas des pas trop grosses), et surtout de savoir en tirer les leçons afin de ne pas les reproduire à l’avenir.

    Cordialement,

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